Le baptême de Jésus dans les évangiles synoptiques

lundi 20 octobre 2025
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Voir aussi Les textes des évangiles en parallèle


 Les traductions ci-dessous proviennent de la Traduction œcuménique biblique (TOB). -

Le baptême de Jésus par Jean le Baptiste inaugure la vie publique de Jésus dans les trois synoptiques. Nous allons travailler sur la lecture en parallèle de cet épisode dans les trois Évangiles :

Le texte

Matthieu 3,13 –17 Marc 1,9-11 Luc 3,21-22
13 Alors paraît Jésus, venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour se faire baptiser par lui. 9 Or, en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. 21 Or comme tout le peuple était baptisé,
14 Jean voulut s’y opposer : « C’est moi, disait-il, qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » 15 Mais Jésus lui répliqua : « Laisse faire maintenant : c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors, il le laisse faire.
16 Dès qu’il fut baptisé, Jésus sortit de l’eau. 10 À l’instant où il remontait de l’eau, Jésus, baptisé lui aussi, priait ;
Voici que les cieux s’ouvrirent il vit les cieux se déchirer alors le ciel s’ouvrit ;
et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. et l’Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. 22 l’Esprit Saint descendit sur Jésus sous une apparence corporelle, comme une colombe,
17 Et voici qu’une voix venant des cieux disait : 11 Et des cieux vint une voix : et une voix vint du ciel :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. » « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. » « Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Les variantes dans une trame narrative commune

Les trois Évangiles relatent un événement de manifestation divine (« théophanie »)centré sur Jésus : le ciel s’ouvre au dessus de Jésus, la colombe descend sur Jésus et la voix désigne Jésus comme l’élu [1].
Dans tous les cas, on peut lire cet événement théophanique comme le rétablissement de la communication entre Dieu et sa création, rétablissement symbolisé par l’ouverture du ciel, ouverture par laquelle peut descendre l’Esprit saint (symbolisé par la colombe). Cette communication par laquelle Dieu va pouvoir communiquer sa volonté d’établir son règne sur sa création passe par son envoyé, celui qu’il a choisi, Jésus.

À l’intérieur de cette trame commune, signalons des variantes :

  • Dans Marc, l’événement peut être vu comme un fait purement subjectif : Jésus, et Jésus seulement, aurait vu le ciel s’ouvrir, la colombe descendre (« Jésus vit.. ») et lui seul aurait entendu la voix (« Jésus entendit ») qui s’adresse directement à lui (« tu es mon Fils »). On serait alors dans une expérience purement personnelle de Jésus, dont personne d’autre n’aurait été le témoin.
  • Luc et Matthieu autorisent une lecture autre : le phénomène auditif semble destiné au public dans Matthieu (« celui-ci est mon Fils » dit la voix comme si elle s’adressait non pas à Jésus mais aux personnes présentes) ? Luc laisse ouverte la question de savoir si le phénomène visuel a été perçu seulement par Jésus ou non en présentant les faits comme objectifs (les cieux s’ouvrirent, la forme corporelle descendit) ; Luc effectue le même traitement pour le phénomène auditif qui semble objectif, même si la désignation est ici en « tu » et non en « celui-ci » comme en Matthieu.

© frère Franck Guyen op, octobre 202


[1Matthieu fait bande à part en indiquant la réaction de Jean le Baptiste, sinon tout le reste est commun


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