Le diable a-t-il désiré être comme Dieu ? d’après Thomas d’Aquin (1225-1274) - S.T. I, q.63 a.3 - les textes latin et français

, par  Phap , popularité : 66%

Notre commentaire

Cet article de la Somme Théologique a attiré mon attention parce qu’il fait écho pour moi au récit de la tromperie du serpent dans le livre de la Genèse.

  1. Le serpent a défiguré Dieu en le présentant comme un Dieu jaloux de sa divinité au point de refuser que les êtres humains lui ressemblent. « Dieu sait que si vous mangez des fruits de l’arbre défendu, vous deviendrez comme lui » dit-il en substance à Adam et Ève.
  2. Le premier couple pèche doublement en acceptant la défiguration de Dieu et en cherchant à ressembler à Dieu par leurs propres forces, sans attendre que Dieu leur en fasse la grâce.

Je crois qu’en effet, le serpent a menti de bout en bout : Dieu n’était pas jaloux de sa divinité, le premier et le vrai jaloux dans l’histoire est bien plutôt le serpent. Dieu a créé les hommes avec l’intention de leur donner part à sa divinité ; Adam et Ève ont voulu se faire dieu contre Dieu et ont perdu la capacité à la ressemblance, capacité qui a été redonnée aux hommes en Jésus Christ selon la foi chrétienne : dans la foi en Jésus Christ, Dieu redonne à l’homme la possibilité d’avoir part à la vie trinitaire.

Et c’est là le second écho que j’entends : Jésus Christ le Fils de Dieu n’a pas fait comme Adam et Ève. Lui qui était une des trois Personnes de la Trinité, il n’a pas considéré l’égalité avec Dieu comme une proie à saisir, comme une "rapine", au contraire il a remis à son Père sa condition divine et il s’est fait homme [1], dans la confiance que ce que le Père donne, il ne le reprend jamais. Et je crois que c’est cela, être Fils de Dieu : remettre sans cesse sa condition au Père, pour la recevoir sans cesse de Lui, gratuitement - et cet échange procède de l’’amour.

Voilà les deux échos que j’entends dans l’article 3 de la question 63 de la première partie de la Somme Théologique de Thomas d’Aquin

Fr. Franck Guyen, août 2019


Les textes latin et français proviennent de :

  • ÉDITIONS DE LA REVUE DES JEUNES – SAINT THOMAS D’AQUIN – SOMME THÉOLOGIQUE – LES ANGES – Ia, Questions 50-64 – Traduction française par CH. V. HERIS, O.P., Desclée & Cie - Paris, Tournai, Rome – Imprimeurs du S. Siège et de la S. Congég. des Rites, 1953, 490 p. [2]

Question 63. Le péché des anges.

ARTICULUS III. Utrum diabolus appetierit esse ut Deus a.3 Le diable a-t-il désiré être comme Dieu ?  [3]
AD TERTIUM sic proceditur. DIFFICULTES :
Videtur quod diabolus < p.312> non appetierit esse ut Deus. Illud enim quod non cadit in apprehensione, non cadit in appetitu : eum bonum apprehensum moveat appetitum vel sensibilem, vel rationalem, vel intellectualem (in solo enim hujus modi appetitu contingit esse peccatum). Sed creaturam aliquam esse æqualem Deo, non cadit in apprehensione : implicat enim contradictionem, quia necesse est finitum esse infinitum, si æquatur infinito. Ergo angelus non potuit appetere esse ut Deus. 1. Ce qui ne tombe pas sous < p.312> l’appréhension ne peut être objet de désir : car c’est en tant qu’il peut être appréhendé que le bien meut l’appétit sensible, rationnel ou intellectuel et dans cet appétit seul peut se trouver le péché. Mais qu’une créature soit égale à Dieu, cela ne peut devenir objet d’appréhension, car c’est contradictoire ; le fini en effet ne peut être à la fois fini et infini. L’ange n’a donc pas pu désirer être comme Dieu.
2. PRÆTEREA, illud quod est finis naturæ, absque peccato appeti potest. Sed assimilari Deo est finis in quem tendit naturaliter quælibet creatura. Si ergo angelus appetiit esse ut Deus, non per æqualitatém sed per similitudinem, videtur quod in hoc non peccaverit. 2. Ce qui est la fin propre d’une nature peut être désiré par elle sans péché. Mais l’assimilation à Dieu est la fin naturelle de toute créature. En désirant non pas l’égalité, mais la similitude avec Dieu, l’ange ne pouvait donc pas pécher.
3. PRÆTEREA, angelus in majori plenitudine sapientiæ conditus est quam homo. Sed nullus homo, ni si< p.313> amens, eligit esse æqualis angelo, nedum Deo : quia electio non est nisi possibilium, de quibus est consilium. Ergo multo minus peccavit angelus appetendo esse ut Deus. 3. L’ange, de par sa constitution même, possède une plus grande plénitude de sagesse que l’homme. Or aucun homme, à moins d’être tout à fait fou, ne choisit d’être égal a l’ange, encore moins à Dieu. Car le choix ne se porte, après réflexion, que sur ce qui est possible. A plus forte raison l’ange n’a-t-il pas pu pécher en désirant être comme Dieu.
SED CONTRA est quod dicitur Isaiæ 14, ex persona diaboli : « Ascendam in cælum, et ero similis Altissimo ». — Et Augustinus dicit in libro « de Quæstionibus Vet. Test. », quod elatione inflatus, « voluit dici Deus ». < p.313>CEPENDANT, Isaïe fait dire au diable : « Je monterai au ciel et je serai semblable au Très-Haut ». Et saint Augustin écrit « que dans son orgueil, le diable a voulu être appelé Dieu ».
RESPONDEO dicendum quod angélus, absque omni dubio, peccavit appetendo esse ut Deus. Sed hoc potest intelligi dupliciter : uno modo, per æquiparantiam : alio modo, per similitudinem. CONCLUSION : Sans aucun doute l’ange a péché en désirant être comme Dieu. Mais cela peut s’entendre d’une double manière : soit par égalité, soit par similitude.
Primo quidem modo, non potuit appetere esse ut Deus : quia scivit hoc esse impossible, naturali cognitione ; nec primum actum peccandi in ipso præcessit vel habitus vel passio ligans cognoscitivam ipsius virtutem, ut in < p.314> particulari deficiens eligeret impossibile, sicut in nobis interdum accidit. Sous le premier rapport, l’ange n’a pu désirer être comme Dieu, car il savait, de connaissance naturelle, que c’était impossible ; et d’autre part le premier péché de l’ange n’a pas été précédé par un habitus ou une passion qui aurait entravé sa puissance intellectuelle et l’aurait amené, en se trompant sur un objet particulier, à vouloir l’impossible, comme il nous arrive parfois.
— Et tamen, dato quod esset possibile, hoc esset contra naturale desiderium. Inest enim unicuique naturale desiderium ad conservandum suum esse : quod non conservaretur, si transmutaretur in alteram naturam. Unde nulla res quæ est in inferiori gradu naturæ, potest appetere superioris naturæ gradum, sicut asinus non appetit esse equus : quia si transferretur in gradum superioris naturæ, jam ipsum non esset. —Et même si l’on suppose que l’égalité avec Dieu était possible, elle allait à l’encontre du désir naturel. Tout individu, en effet, désire naturellement la conservation de son être, et cette conservation n’aurait pas lieu s’il se trouvait transformé en une autre nature. C’est pourquoi aucune réalité appartenant à un degré de nature infé < p.314>rieure, ne peut désirer un degré supérieur : l’âne ne désire pas devenir cheval, car il cesserait d’être lui-même.
Sed in hoc imaginatio decipitur : quia enim homo appétit esse in altiori gradu quantum ad aliqua accidentalia, quæ possunt crescere absque corruptione subjecti, æstimatur quod possit appetere altiorem gradum naturæ, in quem pervenire non posset nisi esse desineret. Il est vrai qu’en ces sortes de choses l’imagination nous trompe : l’homme en effet désire s’élever vers un plus haut degré de perfection par l’acquisition de qualités accidentelles, lesquelles peuvent lui advenir sans corruption du sujet lui-même ; et il en vient à penser qu’il peut atteindre à un degré supérieur de nature, alors qu’il ne pourrait y parvenir sans cesser d’être.
Manifestum est autem quod Deus excedit angelum, non secundum aliqua accidentalia sed secundum gradum naturæ : et etiam unus angélus alium. Unde impossibile est quod angelus inferior appetat esse æqualis superiori ; nedum quod appetat esse æqualis Deo. Or il est manifeste que Dieu surpasse l’ange non seulement en perfection accidentelle, mais en degré de nature ; et cela est déjà vrai d’un ange à l’autre. Il est donc impossible qu’un ange inférieur désire être égal à un ange supérieur, et bien davantage encore égal à Dieu.
Appetere autem esse ut Deus per similitudinem, < p.315> contingit dupliciter. Quant à désirer être comme Dieu par simi

litude, cela peut se produire de deux façons.

Uno modo, quantum ad id in quo aliquid natum est Deo assimilari. Et sic, si aliquis quantum ad hoc appetat esse Deo similis, non peccat, dummodo similitudinem Dei debito ordine appetat adipisci, ut scilicet eam a Deo habeat. Peccaret vero si quis etiam appeteret secundum justitiam esse similis Deo, quasi propria virtute, et non ex virtute Dei. Premièrement, quand un être désire avec Dieu la similitude à laquelle l’ordonne sa nature. En ce sens, il ne pèche pas, à condition toutefois que ce désir soit dans l’ordre, c’est-à-dire l’incline à recevoir de Dieu la similitude en question. Il y aurait péché au contraire à considérer comme un droit de devenir semblable à Dieu par ses propres forces et non par la vertu divine.
— Alio vero modo potest aliquis appetere similis esse Deo, quantum ad hoc in quo non natus est assimilari ; sicut si quis appeteret creare cælum et terram, quod est proprium Dei ; in quo appetitu esset peccatum. Et hoc modo diabolus appetiit esse ut Deus. — A un second point de vue, on peut désirer acquérir avec Dieu une ressemblance qui ne nous est pas naturelle : c’est le cas de celui qui voudrait, être capable de créer le ciel et la terre, pouvoir qui est propre à Dieu. Un tel désir serait un péché. Et c’est en ce sens que le diable a désiré être comme Dieu :
Non ut ei assimilaretur quantum ad hoc quod est nulli subesse simpliciter : quia sic etiam suum non esse appeteret, cum nulla creatura esse possit nisi per hoc quod sub Deo esse participat. Sed in hoc appetiit esse similis Deo, quia appetiit ut finem ultimum beatitudinis id ad quod virtute suæ naturæ poterat pervenire, avertens suum appetitum a beatitudine supematurali, quæ est ex gratia Dei. non pas qu’il ait prétendu n’être, comme Dieu, soumis à qui que ce soit, car, en ce cas, il eût désiré

ne pas être, puisqu’aucune créature ne peut-être que soumise à Dieu et participant de lui à l’existence. Mais l’ange a voulu ressembler à Dieu en désirant comme fin ultime de sa béatitude ce à quoi il pouvait parvenir par ses forces naturelles et en détournant son désir de la béatitude surnaturelle qu’il ne pouvait recevoir que de la grâce de Dieu.

Vel si appetiit ut ultimum finem illam Dei similitudinem quae datur ex gratia, voluit hoc < p.316> habere per virtutem suæ naturæ, non ex divino auxilio secundum Dei dispositionem. Et hoc consonat dictis Anselmi, qui dicit quod appetiit illud ad quod pervenisset si stetisset. Ou bien, s’il a désiré comme fin ultime cette ressemblance avec Dieu que donne la grâce, il a prétendu l’acquérir par ses propres forces naturelles, et non par le secours divin conformément aux dispositions providentielles de Dieu. Et cette opinion est conforme à la manière de voir de saint Anselme pour lequel l’ange a désiré ce à quoi il fût parvenu, s’il s’en était tenu aux dispositions divines.
Et hæc duo quodammodo in idem redeunt : quia secundum utrumque appetiit finalem beatitudinem per suam virtutem habere, quod est proprium Dei. D’ailleurs, les deux opinions reviennent au même : car, dans les deux cas, l’ange a désiré posséder sa béatitude dernière par ses propres forces, ce qui n’appartient qu’à Dieu.
Quia vero quod est per se, est principium et causa ejus quod est per aliud, ex hoc etiam consecutum est quod appetiit aliquem principatum super alia habere. In quo etiam perverse voluit Deo assimilari. Enfin, étant donné que ce qui est par soi est principe et cause de ce qui est dérivé, il suit de là que l’ange a désiré également une certaine principauté sur les créatures, en quoi il a voulu d’une façon perverse s’assimiler à Dieu [104].
Et per hoc patet responsio ad omnia objecta. Par tout ce que nous venons de dire, nous avons répondu aux difficultés ci-dessus proposées.

< p.427> [104] Qu. 63, art. 3. — Voir : Renseignements techniques. Le péché de l’ange. II. Sa nature, p. 461.


p.461 [4]

2. NATURE DU PÉCHÉ DE L’ANGE,

I. Le tout premier péché de l’ange fui un péché d’orgueil (quest. 63, art. 2).
La tradition et l’enseignement officiel de l’Eglise s’accordent à l’admettre. Au point de vue rationnel, on peut s’en rendre compte immédiatement, si l’on remarque tout d’abord que ce péché devait être nécessairement un mouvement de recherche et d’amour, non un mouvement d’aversion et de fuite, car ce second mouvement n’est explicable que par le premier ; — si l’on remarque ensuite que ce mouvement d’amour se portait vers un bien spirituel, car l’ange ne peut désirer que ce qui est conforme à sa nature. Or les biens spirituels sont bons en eux-mêmes ; l’ange a le droit de les aimer, mais il ne peut le faire que dans l’ordre voulu et établi par Dieu. Dévier de cet ordre, c’est un péché de désobéissance ou d’orgueil. Or la désobéissance, étant un péché négatif, ne peut être première. Nous savons d’ailleurs que ce que veut l’ange directement, c’est son propre bien, sa propre excellence, et il la veut en dehors du bien supérieur divin qui se propose à lui. L’ange ne reconnaît pas cette supériorité divine qui entend mesurer la sienne, et c’est là à proprement parler un péché d’orgueil.

La désobéissance est la conséquence immédiate de ce péché. De même l’envie : car l’ange, ayant désiré sa propre excellence, s’attriste de tout ce qui en vient contrarier l’épanouissement, et premièrement de l’excellence des autres, en quoi consiste proprement < p.462> le péché d’envie. D’autres péchés, comme la haine, le désespoir, peuvent résulter de cette première faute.
L’ange ne commet pas « secundum affectum » les péchés qui supposent les passions de la chair. Son affectivité ne peut s’y attacher, car leur objet sensible ne peut l’attirer. Mais, parce que par envie il pousse l’homme à les commetre, il en porte la responsabilité, ils sont siens « secundum reatum  ».

2. Le péché de l’ange a consisté objectivement à vouloir se rendre semblable à Dieu. (Quest. 63, art. 3.)
Ici encore S. Thomas se fait l’écho de la tradition et de l’enseignement de l’Eglise. Mais que faut-il entendre par cette affirmation ? L’ange n’a pas pu vouloir devenir vraiment et réellement l’égal de Dieu : il ne peut vouloir l’impossible, et pas davantage la destruction de sa nature et de sa personnalité. Pouvait-il désirer devenir semblable à Dieu par la béatitude surnaturelle en dehors de la grâce de Dieu ? D’un vouloir positif et efficace, non, car ce vouloir eût été déraisonnable ; — d’une simple vélléité, oui, et c’est en fonction de cette simple vélléité que l’ange, percevant très bien qu’il lui était impossible de parvenir de lui-même à la vision béatifique, ou s du moins de la recevoir immédiatement comme un dû de la part de Dieu, préféra sa béatitude naturelle à laquelle il était parfaitement adapté.

Comme S. Thomas le précisera dans les articles suivants de cette même question 63, l’ange déchu fut créé, ainsi que les autres anges, avec la grâce sanctifiante. Il possédait donc la charité dès le premier instant de son existence. Aussi son premier mouvement volontaire, consécutif à la connaissance que Dieu lui donnait de son mystère en se révélant obscurément à lui dans la foi, fut un mouvement d’amour spontané par lequel l’ange exprimait la complaisance immédiate qu’il prenait en la vérité éternelle. Un deuxième mouvement réfléchi, délibéré, fut un retour sur soi : l’ange prit conscience de cette richesse qui s’offrait à lui et de la plénitude de bonheur qu’elle lui promettait. Mais, s’aimant lui-même et désirant Dieu pour soi, il voulut posséder ce Dieu dans la clarté,

l’étreindre dans la lumière, sans passer par l’épreuve de la foi. Pour un ange en effet qui est tout esprit, le scandale d’un Dieu s’offrant à lui dans l’incompréhension du mystère est infiniment plus grave que le scandale, pour l’homme, de la souffrance et du mal en ce monde. Or la condition posée par Dieu à l’ange pour parvenir à la vision béatifique, c’est la soumission dans la foi, l’humble adhésion de l’intelligence à la vérité révélée mais non vue : «  Fides est non apparentium  ». Aucune épreuve ne pouvait être plus dure pour l’ange, car c’était là se renoncer lui- même, proclamer l’incompréhensible Altitude de Dieu et reconnaître le néant de la créature qui tient tout de lui. Etre semblable à Dieu au contraire, pour l’ange, c’est voir en pleine lumière son objet, c’est saisir avec évidence la vérité dans une intuition parfaite. Plutôt que de renoncer à cette similitude divine que lui donne son activité naturelle, l’ange déchu a préféré s’enfermer en lui-même, se complaire en sa propre excellence et, par le fait même, se détourner des conditions de l’ordre surnaturel qui lui étaient proposées.

[1Voir Philippiens 2,6-8 :

Lui [Jésus Christ] qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu.
Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme,
il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix.

en grec :

ὃς ἐν μορφῇ θεοῦ ὑπάρχων, οὐχ ἁρπαγμὸν ἡγήσατο τὸ εἶναι ἶσα θεῷ,
ἀλλ’ ἑαυτὸν ἐκένωσεν, μορφὴν δούλου λαβών, ἐν ὁμοιώματι ἀνθρώπων γενόμενος :
mais
καὶ σχήματι εὑρεθεὶς ὡς ἄνθρωπος, ἐταπείνωσεν ἑαυτόν, γενόμενος ὑπήκοος μέχρι θανάτου, θανάτου δὲ σταυροῦ.

en latin :

qui cum in forma Dei esset non rapinam arbitratus est esse se aequalem Deo
sed semet ipsum exinanivit formam servi accipiens in similitudinem hominum factus et habitu inventus ut homo
humiliavit semet ipsum factus oboediens usque ad mortem mortem autem crucis

[2L’ouvrage a reçu les autorisations indiquées ci-dessous :

Nous avons lu la traduction française, avec notes et appendices, du Traité des Anges, (Somme théologique, Ia qu. 50-64) de S. Thomas d’Aquin, par le R. Père CH. V. HERIS, O. P., et nous l’avons trouvée digne d’être publiée.
Fr. J. TONNEAU, O. P. - Maître en théologie.
Fr. H. DONDAINE, O. P. - Bachelier en théologie.

Imprimi potest : Fr. V. DUCATTILLON, O. P. - Vicaire Provincial.
IMPRIMATUR : Parisiis, die XXIIIa Sept. 1952 – Petrus BROT – epũs aux.

Le dictionnaire biographique des frères prêcheurs - dominicains des provinces françaises (XIXe - XXe siècles) donne les indications suivantes :

  • Jean TONNEAU : 1903-1991. Doyen de la Faculté de théologie du Saulchoir ; directeur du Bulletin thomiste.
  • Hyacinthe DONDAINE : 1893 – 1987 Théologien, directeur de la section française de la Commission léonine.
  • Vincent DUCATILLON : 1898 – 1957. Prieur provincial (1954-1957).

[3Rappelons que les questions dans la Somme Théologique de Thomas d’Aquin sont détaillées en articles ; les articles sont eux-mêmes énoncés selon la structure suivante :

  • Le titre de la question, sous forme d’interrogation, de question soumise à débat
  • Les objections du « contradicteur impénitent » (Praeterea en latin)
  • La position qui fait autorité dans l’Église (Sed Contra)
  • La réponse personnelle de Thomas d’Aquin, qui constitue le corps principal de la « question » (Respondeo)
  • Les réponses apportées aux objections du « contradicteur impénitent » [dans l’article cité ici, Thomas considère qu’elles se trouvent dans le Respondeo]

[4rédigé par CH. V. Heris, o.p.

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